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En France

Publicité trop aguichante?

Qu'en pensez-vous?

 

Les publicités deviennent de plus en plus sensationnelles. Aussi provocatrices qu'évocatrices, elles semblent vouloir faire réagir à tout prix le consommateur ou tout simplement le spectateur. Le plaisir que donne la nourriture est souvent comparé à celui des plaisirs charnels.

 

Début 2014, 350 panneaux d'affichage de 4 mètres sur 3 prônaient les saucisses Morteau dans le métro parisien. Une saucisse et une phrase choc : "Offrez-vous 20 cm de pur bonheur!". Fast food, jus de fruits ou charcuterie, tous les secteurs semblent être envahis par cette tendance.

 

 

Si certains avalent ces publicités avec un grand sens de l'humour, force est de constater qu'elles ne sont pas au goût de tous. Découvrez quelques réactions de passants dans la rue face à cette affiche.

 

Oasis : "des fruits, de l'eau de source, du fun"

... et plus encore!

 

Oasis, la marque française de boissons fruitées a lancé le 12 avril 2014 www.youpomm.com. Une parodie inspirée du youporn, vidéos fleurissantes depuis quelques années sur le net.

Sur cette plateforme Oasis met en scène des fruits dans des "positions" suggestives. Une version du food porn poussée à l'extrême voire plus car les aliments ne sont pas photographiés mais filmés avec une flagrante référence au sexe. Musique, bruits, atmosphère, tout est mis en oeuvre pour faire penser aux désirs érotiques.

Le Food porn n’est pas goût du tout le monde

 

Comme toutes les modes certains adhèrent, d’autres moins ou alors pas du tout. C’est le cas de certains restaurateurs, réfractaires à l’idée que leurs «  œuvres d’arts » puissent être vus par tous sans payer l’addition.

 

Certains restaurateurs français mécontents essaient de s’y opposer. C’est notamment le cas de Christian ; propriétaire d’une petite brasserie à Paris.

 

« Nous avons avec l’un de mes associés inclut dans le nouveau menu, une image d’appareil photo barrée, beaucoup de restaurants s’y sont mis. Car ce phénomène crée et amplifié par les réseaux sociaux nous portent préjudice. La concurrence est déjà rude, si en plus des «  bloggeurs espions » montrent notre travail à qui veut le voir, nous ne sommes pas sortis de l’auberge. En plus c’est bête car les plats se refroidissent. » 

 

 

C’est la nouvelle bête noire des restaurateurs : Instagram. Le réseau social de partage de photos a engendré une pratique qui ne consiste plus à se prendre en photo soi-même, mais les plats que l’on s’apprête à déguster, pour en faire immédiatement profiter ses amis, quitte à manger froid. Le phénomène est en vogue : aux Etats-Unis selon le New York Times il n’est pas rare d’être interrompu au cours d’un dîner au restaurant par quelque flash indiscret, de voir des clients monter sur leur chaise pour réaliser une prise de vue aérienne de leur assiette, ou encore de buter sur le trépied d’un consommateur (si, si). Personne n’y croyait, mais le smartphone est bel et bien en train de s’inviter à nos tables, en appendice de nos bons vieux couverts. Une place jugée intempestive par certains cuistots qui, en France aussi, s’agacent de l’ampleur prise par ce phénomène. Alexandre Gauthier, chef du restaurant la Grenouillère, à La Madelaine-sous-Montreuil (Pas-de-Calais), et Gilles Goujon, chef trois étoiles à l’Auberge du Vieux Puits à Fontjoncouse, dans l’Aude, ont récemment protesté dans les médias contre cet exhibitionnisme gastronomique. Non seulement il gênerait leur clientèle, mais il nuirait aussi selon Gilles Goujon à leur réputation. Mais que dit la loi de cette nouvelle toquade des réseaux sociaux ? Qu’y a-t-il d’illicite à diffuser le contenu de son auge en photo ? Les restaurants peuvent-ils nous priver de food-porn ? Le savoir-vivre dû au savoir-faire “En France les recettes de cuisine ne sont pas protégées par le droit d’auteur : elles relèvent du savoir-faire, par conséquent dans le cas général il n’y a rien d’illicite à photographier des plats et à les diffuser sur les réseaux sociaux, d’autant plus que le consommateur paye pour être propriétaire et ingérer ce qu’il a dans son assiette, explique l’avocat au barreau de Paris spécialiste du sujet Jean-Marc Felzenszwalbe. Un plat ne peut être protégé par le droit d’auteur que lorsqu’il porte en lui par son apparence et sa mise en scène l’originalité d’un cuisinier, ce qui est extrêmement rare”, précise-t-il. Pour moi, c’est une atteinte au plaisir privé, considère la blogueuse gastronomique Aude Baron. Je conçois très bien que le plat refroidisse si on met cinq minutes à le prendre en photo, c’est dommage. Mais si le consommateur se fait plaisir en prenant en photo son plat, qu’est-ce que ça peut faire au restaurateur ? Il faut laisser une certaine liberté au consommateur. On va au restaurant pour passer un bon moment. Si notre kiff c’est de prendre notre assiette en photo, tant qu’on ne gêne personne, je ne vois pas où est le problème.” Le chef du restaurant La Grenouillère, Alexandre Gauthier, se défend de vouloir interdire l’usage des réseaux sociaux dans son restaurant. Il pointe en revanche du doigt une pratique qui n’est pas compatible selon lui avec la philosophie du restaurant : Susceptibilités de chefs Au-delà de l’intérêt des clients, le chef Gilles Goujon s’est de son côté plaint de l’usage qui peut être fait de ces photos. L’idée que le premier quidam venu puisse se prétendre critique gastronomique n’est vraisemblablement pas de son goût. Il s’est notamment inquiété de la mauvaise qualité des photos prises avec un smartphone, et il en veut à une blogueuse qui lui a reproché la mauvaise cuisson d’un pigeon, alors que sur la photo il n’était pas découpé. “En réalité, contre quoi s’insurgent-ils ? Pas tant contre les photos de leurs plats, que contre le droit que tout un chacun s’arroge de devenir un critique culinaire, analyse maître Felzenszwalbe. Dans ce cas, tout ce qu’il leur reste à faire, s’ils veulent entrer en litige, c’est d’exercer systématiquement un droit de réponse sur les blogs. Si celui-ci est refusé, il peut y avoir action en justice. Ce ne seront pas des délits liés au droit d’auteur, mais des délits de presse : injure publique, diffamation publique…”, complète l’avocat. Autant le dire clairement : quoi qu’il arrive, cette mode n’est pas près de s’arrêter. D’autant plus que dans l’immense majorité des cas, le droit d’auteur étant inopérant, rien n’empêche les Instagrammos du palais de sévir. Au-delà du fait que cela puisse les énerver puisqu'ils passent des heures en cuisine à confectionner des plats que leurs clients passent plus de temps à prendre en photo qu'à savourer, peut-on considérer l'assiette qui vous est servie comme une œuvre protégée par le droit d'auteur ? Ou est-ce la recette qui est protégée ? Ne vous étonnez pas de voir un appareil photo barré en bas de la carte du cuisinier étoilé Alexandre Gauthier: comme lui, plusieurs chefs s'agacent de voir des clients, téléphone en main, prendre des photos de leurs plats pour les poster sur les réseaux sociaux, surtout Instagram et Twitter. Comment les repérer sur les réseaux sociaux? Par le mot-clé #food ou #foodporn. Une création culinaire protégée par le droit d’auteur ?

Pour qu’une création soit protégée par le droit d’auteur, il faut qu’elle respecte trois critères : L’œuvre est une création de l’esprit, c’est-à-dire une expression de la pensée humaine. L’œuvre est une création littéraire ou artistique. L’œuvre présente un caractère individuel, c’est-à-dire qu’elle se distingue de ce qui était connu jusque-là, même si le degré de nouveauté peut être faible. Autrement dit, considérer une création culinaire comme une oeuvre protégée peut être contestable. Il faudrait pour cela que le cuisinier invente une nouvelle façon de cuisiner, un peu à la manière de la cuisine moléculaire. Les restaurateurs obligés de subir le FoodPorn ?

Il existe plusieurs moyens pour le restaurateur qui ne veut pas voir cette pratique dans son établissement. Il peut afficher une notice interdisant de prendre les plats en photo. Dans ce cas là, si le client ne respecte pas cette réglementation, il pourra être exclu du restaurant. Mais même sans cette mention spéciale, le restaurateur peut exclure un client s’il considère que le FoodPorn n’est pas une attitude à tenir dans son établissement. Vous l’aurez compris, il n’y a pas de législation particulière qui traite du FoodPorn, mais le restaurateur a tout à fait le droit de vous interdire de prendre en photo votre assiette. Le plus simple reste encore de vous équiper de votre fourchette et de votre couteau pour profiter pleinement de votre repas

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